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Les célibataires de plus en plus actifs sur le marché immobilier

21 May 2025

La part des célibataires achetant une maison ou un appartement en Belgique ne cesse d’augmenter. Une analyse récente de la Fédération du Notariat (Fednot), basée sur toutes les transactions immobilières de 2024, montre que ce groupe d’acheteurs joue un rôle de plus en plus important, notamment dans l’achat d’appartements.

Une part croissante tant pour les maisons que pour les appartements

En 2024, 58 % des acheteurs d’appartements étaient des célibataires, contre 55 % en 2019. Pour l’achat de maisons, la part des célibataires est également en hausse : de 36 % en 2019 à 38 % l’année dernière. Ces chiffres démontrent que les célibataires renforcent leur position sur le marché immobilier, malgré la hausse des prix.

Selon Bart van Opstal, porte-parole de Notaris.be, cette évolution est logique. Les célibataires et les familles monoparentales représentent ensemble environ 45 % des ménages belges. « Ces dernières années, les célibataires sont devenus beaucoup plus actifs sur le marché immobilier. Ils choisissent plus souvent un appartement, car ceux-ci sont généralement plus petits et moins chers », explique-t-il.

Différences régionales et impact des prix

Le choix des célibataires est fortement influencé par les différences de prix entre les régions belges. À Bruxelles, la région la plus chère, la part des célibataires achetant une maison est la plus faible (32 %). En Flandre, elle s’élève à 35 % et en Wallonie à 45 %. Pour les appartements, les différences sont moins marquées : 56 % des appartements en Flandre ont été achetés par des célibataires, 59 % à Bruxelles et 62 % en Wallonie.

Le prix moyen d’achat varie également fortement selon la région. En Flandre, un célibataire a payé en moyenne 314 541 euros pour une maison et 263 726 euros pour un appartement en 2024. À Bruxelles, le prix moyen pour une maison était de 534 596 euros et pour un appartement de 268 988 euros. La Wallonie est la région la moins chère : 197 801 euros pour une maison et 187 235 euros pour un appartement.

Les jeunes dominent parmi les acheteurs célibataires

Ce sont surtout les jeunes célibataires qui sont actifs sur le marché. La tranche d’âge entre 26 et 30 ans représente 24 % des achats d’appartements par des célibataires et 19 % des achats de maisons. Beaucoup de ces jeunes acheteurs travaillent depuis cinq à dix ans et combinent souvent un emploi fixe avec un job flexible, ce qui leur permet d’avoir suffisamment économisé pour l’apport personnel et les droits d’enregistrement. Environ la moitié des jeunes acheteurs bénéficie également d’un soutien financier de leurs parents, sous forme de prêt ou de donation.

Budget limité, mais opportunités réelles

Le budget des célibataires est en moyenne plus restreint que celui des couples, ce qui explique leur préférence pour les appartements. En 2024, un célibataire a payé en moyenne 273 628 euros pour une maison, contre 360 597 euros pour un couple. Pour un appartement, la différence est moindre : 252 070 euros pour les célibataires et 287 719 euros pour les couples.

Les célibataires achètent souvent en dehors des emplacements les plus prisés, mais profitent de l’offre croissante d’appartements, même dans les communes plus petites où les prix sont plus abordables. En 2019, les appartements représentaient un quart des transactions immobilières, en 2024, ils en représentaient déjà 32 %. En Flandre, notamment dans la province d’Anvers, les appartements sont très populaires auprès des célibataires, avec une part de marché de 61 %.

Tendances sociétales et comportement d’investissement

L’augmentation du nombre de célibataires sur le marché immobilier est liée à des tendances sociétales plus larges. De plus en plus de personnes choisissent de vivre seules plus longtemps. Pour elles, posséder leur propre appartement est non seulement une solution de logement, mais aussi un investissement pour l’avenir. Le remboursement mensuel d’un prêt est souvent comparable au loyer, ce qui rend l’achat attractif malgré la hausse des prix.

Par ailleurs, des mesures politiques, comme la réduction des droits d’enregistrement en Flandre (de 6 % à 3 % en 2022 puis à 2 % en 2024 pour la résidence principale), ont amélioré l’accessibilité financière pour les jeunes et les acheteurs célibataires.

Conclusion

Bien que les prix de l’immobilier continuent d’augmenter et que cela rende l’achat plus difficile pour les célibataires, les chiffres montrent que leur part sur le marché immobilier est en réalité en croissance. Surtout pour les appartements, les célibataires sont désormais le groupe d’acheteurs dominant. La combinaison des évolutions sociétales, de l’offre élargie d’appartements et des mesures politiques adaptées permet aux célibataires de renforcer leur présence sur le marché immobilier belge.